Fatalisme. L’édito de Reynald Fléchaux, rédacteur en chef de CIO.
Rédacteur : Reynald Fléchaux, rédacteur en chef de CIO
Date de publication : 10-12-2023
Temps de lecture : 2 min.
Fatalisme
La fin des audits de licences, des contrats aux clauses absconses, des négociations contractuelles nécessitant de mobiliser des armées de juristes ? On aurait légitimement pu penser que le large virage vers le Software as-a-service permettrait de gommer les dérives de l’industrie du logiciel. Que contre une plus grande prédictibilité financière, les éditeurs concéderaient aux entreprises clientes davantage de lisibilité contractuelle et une meilleure adéquation entre les solutions déployées et les besoins réels des utilisateurs.
Notre Grand Théma sur le SaaS montre qu’il n’en est rien. D’abord, nombre de DSI, par exemple au sein des collectivités locales et territoriales, vivent cette transition comme imposée. Par ailleurs, le SaaS est devenu un vecteur essentiel de développement du shadow IT, obérant le ROI des investissements technologiques. Enfin, et c’est un avis généralisé parmi les décideurs IT que nous avons interrogés, le modèle as-a-service ne fait que renforcer la dépendance des entreprises aux fournisseurs de logiciels. Quand approche la date de renouvellement du contrat, les DSI n’ont souvent d’autre choix que de prolonger leur abonnement… aux conditions dictées par les éditeurs.
Un récent rapport d’un cabinet britannique estime l’inflation moyenne des coûts du SaaS à près de 9% en 2023. Avec de grands éditeurs qui n’ont pas hésité à infliger à leur base installée des hausses à deux chiffres dans le courant de l’année. Rappelons que l’indice censé faire référence dans le secteur et encadrer les hausses de prix de maintenance en France – l’indice Syntec – ne prévoit que 3,4% de progression des tarifs entre novembre 2022 et novembre 2023…
Face à cette situation, et faute de réels leviers de négociations – très grands groupes mis à part -, les DSI n’ont d’autre alternative que de se réfugier dans une forme de fatalisme… sans oublier de se lancer dans un travail de rationalisation des outils en mode SaaS qu’exploite leur organisation, partant à la chasse aux droits d’usage injustifiés, supprimant des outils en doublon et ‘downsizant’ des solutions manifestement surdimensionnées par rapport aux besoins réels des métiers.
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