Fondamentaux. L’édito de Reynald Fléchaux, rédacteur en chef de CIO.
Rédacteur : Reynald Fléchaux, rédacteur en chef de CIO
Date de publication : 12-10-2023
Temps de lecture : 2 min.
Fondamentaux
« No scrum, no win », proclament les experts britanniques du ballon ovale. Pas de maîtrise de la production, pas de résilience, serait-on tenté d’ajouter. Depuis quelques mois ou années, les organisations reconnaissent qu’elles ne peuvent pas garantir être immunisées contre toutes formes de cyberattaques. Et qu’en conséquence, elles doivent se préparer à affronter une éventuelle crise cyber. Et à s’en relever.
Cette posture remet au centre du jeu toutes les questions relatives à la production IT. Comment assurer la continuité du fonctionnement des systèmes critiques ? Comment remonter ces systèmes et à quel rythme en cas de panne ou incident cyber majeur ? Or, en plus d’être devenus essentiels à la plupart des activités tous secteurs confondus, les systèmes d’information ont gagné en complexité. Et les exigences des utilisateurs à leur égard se sont renforcées.
Conserver la maîtrise de bout en bout de ces systèmes complexes, dont des pans entiers sont désormais externalisés sur le cloud, vire au casse-tête, y compris dans des organisations bien structurées et solidement financées. Prenez Toyota ! Le premier constructeur automobile mondial a dû mettre à l’arrêt ses 14 usines japonaises à cause d’un serveur qui s’est trouvé à court d’espace disque, ce qui a provoqué la panne du système de commandes de pièces détachées. Prenez encore le contrôle aérien britannique, responsable de milliers d’annulations de vols en raison d’un simple fichier comportant des données erronées. Dans les deux cas, un plan de secours existait, mais il n’avait soit pas bien décortiqué les dépendances entre systèmes, soit mal anticipé les conséquences opérationnelles d’une bascule en mode dégradé.
Dans les deux cas, ces épisodes sonnent comme des piqûres de rappel pour les CTO et CIO. D’abord, ils permettent de souligner qu’un plan de repli qui ne serait pas régulièrement testé – et testé dans des conditions critiques – ne vaut probablement guère plus que le papier sur lequel il est écrit. Ensuite, ces pannes et leurs conséquences opérationnelles désastreuses rappellent que sans maîtrise des fondamentaux, les discours sur l’innovation resteront, aux yeux des utilisateurs et dirigeants, de simples fanfaronnades d’adeptes de la technologie.
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