L’édito de Reynald Fléchaux, rédacteur en chef de CIO.

Révolution culturelle

Aux débuts des années 2010, sur les blogs de géants de la tech à l’emprise alors bien plus limitée qu’aujourd’hui ou dans des conférences réunissant quelques centaines de happy few, apparaissaient des concepts et approches tranchant avec les pratiques habituelles des DSI : applications composites, micro-services réutilisables, démarches agiles, Devops, organisation par produit, infrastructure-as-code… Une véritable révolution culturelle par rapport à la structuration classique d’une DSI, organisée en silos (les études, la production…) et délivrant ses projets via une méthodologie rigide. Séduisante sur le papier, cette mue avait besoin d’un terreau pour réellement s’épanouir. Un terreau fourni par les architectures cloud (et non par le seul cloud public).

Finalement, on parle donc bien d’une transformation de l’organisation et des pratiques de la DSI, facilitée par une modernisation technologique. Et non simplement d’un remplacement des infrastructures IT internes par une consommation de services à la demande. Les entretiens que nous avons menés pour préparer ce Grand Théma montrent que l’ampleur du chantier est aujourd’hui bien appréhendée par les DSI qui ont entamé leur migration vers les architectures cloud. Avec un volet organisationnel qui s’avère indispensable tant pour tirer le meilleur parti des nouvelles architectures que pour en maîtriser certains aspects, notamment budgétaires.

La réinvention de la DSI sur ces principes ne peut toutefois ni se décréter, ni se mener en quelques mois au sein d’organisations ayant des décennies de pratiques bien installées derrière elles, un patrimoine technologique imposant et des équipes avec leurs compétences mais aussi leurs limites. Mais la bataille des esprits semble, elle, d’ores et déjà gagnée. Et c’est bien là l’essentiel.